La déroute et la destruction des passions, tout en étént un bien, n'est pas un bien ultime ; la découverte de la sagesse est le bien suprême. Quand il sera trouvé, tout le monde chantera.
Philon d'Alexandrie
L'aventure spirituelle des sociétés initiatiques commence dans
un lointain passé, si lointain même que personne n'ose lui assigner
un commencement. C'est que cette aventure est la quête de la sagesse,
et cette quête est inhérente à la nature humaine. Les
documents internes d'une société initiatique diraient que Dieu
avait placé la soif de sagesse dans le coeur de notre père Adam
et qu'il l'a transmise à ses descendants... C'est un peu le ton du
livre que nous résumons ici, car c'est le livre d'un homme de désir,
d'un cherchant que la quête conduit à persévérer
et parfois même à souffrir. Cette oeuvre ne saurait donc être
celle d'un historien. D'ailleurs, comment peut-on parler d'histoire a propos
de sociétés initiatiques et d'initiation ? Ce monde est celui
du secret et de la transmission orale. Non seulement les documents y sont
rares, mais de plus leur contenu réel est souvent inaccessible à
la lecture profane... Néanmoins, il faut bien admettre que des démarches,
des motivations, des rites, des symboles, des conceptions du monde similaires
voire identiques, à défaut d'une filiation historique, montrent
l'existence d'une filiation spirituelle commune entre deux groupes d'hommes
et ceci en dépit de leur éloignement temporel ou géographique
(ou des deux). Cependant, le fait de montrer l'existence de telles filiations
ne saurait relever de la science historique, même s'il présente
pour ceux qui cherchent la connaissance un intérêt certain.
Ajoutons qu'il faut éviter de confondre sociétés initiatiques
et sociétés secrètes. Certes au cours de leur histoire les sociétés initiatiques deviennent parfois clandestines, pour un temps, mais le secret n'est pas et ne fut jamais leur vocation. Bien que le secret soit inhérent à leur enseignement il sapplique uniquement à celui-ci et non à la société elle-même. D'ailleurs toutes les sociétés initiatiques contemporaines ont dans les pays démocratiques un statut légal comme celui d'associations (ou de club suivant les pays). Le but d'une société initiatique étant de perpétuer et de transmettre un enseignement traditionnelle, elle se doit d'être connue au moins de ceux qui recherchent un tel enseignement. Même lorsque elles sont contrainbtes à la clandestinité, ces organisations ne peuvent donc jamais devenir réellement des sociétés secrètes. Même les Rose Croix ne furent jamais une société secrète : dès leur origine ils publièrent des livres, firent apposer des affiches dans Paris, se firent connaître. Rapidement de nombreux personnages firent connus pour entretenir des liens avec cette fraternité, même si l'existence de ces liens ne put jamais être prouvée non plus que l'existence celle de la fraternité elle-même.
Espace Sociétés initiatiques :
Auteur Jean-Luc Caradeau.
Image de l'anneau réalisée par Jean-Luc Caradeau à
partir d'une carte de "l'Oracle des mages" jeu divinatoire conçu par Marie Delclos dont le graphisme fut réalisé par Galdric
l'Héritier et Florence Spiteri. L'Oracle des mages est édité
par Les éditions Trajectoire.